Le jour où j'ai failli perdre mes doigts de pieds (Puerto Madryn, Argentine, 20/05 – 26/05/2010)

Publié le par Morgane

 

A l'instar d'une immersion au milieu des tigres à Chang Maï, Thaïlande – une décision guidée par la plus grande témérité, d'autant que nous avions choisi d'approcher les bébés – nous avons profité de notre séjour à Puerto Madryn, en Patagonie du Nord, pour nager avec les phoques.

Le bateau vous largue à 50 ou 100 mètres d'une crique où réside une colonie de phoques dont les plus jeunes, très curieux, viennent jusqu'à vous comme autant de chiens affectueux.

En été, l'eau de ce coté de l'Atlantique est à environ 18°. À ce jour donc, où l'automne est déjà bien entamé, j'estimai la température à vachement froide.

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La combinaison néoprène de 7 mm d'épaisseur épargne le corps, bien que l'eau glacée s'infiltre par les extrémités et par le cou – une sensation rare – tandis que les mains et les pieds, protégés par de bêtes gants et bottillons de plongée ressentent la morsure d'un froid certainement égal à celui que devait endurer un soldat récalcitrant envoyé sur le front russe en plein mois de décembre.

Une demi-heure passée dans l'eau suffit à me faire perdre la sensation de mes doigts, rendant impossible la simple action d'enlever mes palmes pour remonter à bord. Quand à mes pieds, le retour à l'agence de plongée se fait comme sur des cales en bois. En les frictionnant énergiquement, j'avais une pensée émue pour Maurice Herzog et me disait qu'un bocal de formol enfermant mes orteils, avec gravé en italique "Souvenir de Puerto Madryn" serait du plus bel effet sur la télé.

Car c'est bien le souvenir le plus marquant de cette journée dans la mesure où les phoques nous ont préféré un groupe de plongeurs qui n'avait pas respecté la limite de leur territoire, symbolisée par des bouées, nous laissant claquer des dents derrière l'infranchissable ligne (un garde-forestier observe les contrevenants du haut de la falaise, avec amende à la clé). Seuls quelques phoques ont approchés timidement, parfois sous nos palmes, se contorsionnant en des courbes alambiquées, comme pour nous dire « Hé ! Regarde comme je suis agile sous l'eau. ».

 

 

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Le lendemain nos avons loué une voiture avec un couple de photographes pour visiter la péninsule Valdès à la recherche de l'Orque. A cette époque de l'année, une chance sur un million pour qu'on aperçoive la dorsale d'un, néanmoins quelques colonies de lions et d'éléphants de mer, plusieurs baleines au loin et un pingouin, qui s'est trompé de saison, ont répondu à l'appel.

 

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L'avant-veille, nous avions observé une petite dizaine de baleines ayant pris leurs congés hors période scolaire, dont certaines étiraient leurs nageoires à environ 10 mètres de la plage, laissant se poser les mouettes sur leur ventre.

 

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Coté terre, il nous a été donné de voir l'animal le plus bizarre qui soit, hybride de rat, de tortue et de taupe : le tatou, attiré par quelques biscuits qu'il ne voit pas (il est complètement myro) mais dont il ressent la vibration de la chute.

 

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Plus loin vers le nord, dans le parc de Talampaya, une petite visite de courtoisie nous a valu cette rencontre :

 

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